Thursday, December 11, 2025

Chapitre deux, Moi, Andy McRyan, Bon Jovi Elon Musk et Solomon


​                     Chapitre 2 

L'appel des Réseaux

​Le lendemain matin, tout en sirotant une gorgée de café, j’aperçus sur Twitter une publication d'un compte vérifié, celui du légendaire chanteur Bon Jovi.

​Il interpellait les gens en leur demandant le premier vers d'une chanson sur un nouveau départ.

​Son tweet tombait pile. Ce n'était pas un hasard, mais bel et bien ma destinée pour mon nouveau départ.

​Je me suis empressée de lui répondre, comme tous ses fans d'ailleurs, sans attendre de réponse, comme pour tous mes autres contacts.

​Je savais que, dès cet instant, c'était mon destin.

​Je me suis mise à retourner en arrière et à regarder ses nombreuses chansons. En plus d'être légendaire, ce Bon Jovi s'était rudement bien conservé. J'étais tellement sous le choc de le voir que je ne pourrais pas vous l'expliquer.

​Depuis ma retraite, quelque chose avait pris possession de mon corps, de mon être, de mon cerveau. C'était la folie furieuse : tout était à la millième puissance.

​Tout, tout, tout ! Il était beau, mais il avait également un empire phénoménal. Je n'en demandais pas tant, juste la vente d'une petite chanson...

​Je me suis installée cette journée-là à l'extérieur et j'ai recommencé à relire mon livre de chansons. Je me souvenais exactement quand et pourquoi j'avais écrit telle ou telle chanson.

​Cet exercice d'écriture n'était pas perdu, mais pas du tout. Cela allait donner un plus à mon écriture, un tout nouveau défi. J'adorais me donner des défis et les mener jusqu'à l'accomplissement. Du moins, j'essayais au mieux de mes capacités. Je ne suis pas une illusionniste, ni une magicienne, et je ne fais pas de miracles non plus. Je me rends au bout de l'achèvement qu'il m'est possible d'atteindre.

​Je lisais quelques chansons, puis je m'amusais dans le jardin. C'était la vie rêvée, quoi ! Puis, soudainement, j'étais atteinte d'une crise. Je n'arrivais plus à respirer. La retraite m'étouffait, l'air frais du jardin me semblait subitement aussi lourd et confiné que l'air recyclé d'une carlingue. Je m'assis à nouveau sur ma chaise rouge Adirondack et j'essayais de reprendre mon souffle. J'écoutais les oiseaux chanter et je regardais les arbres.

​Un long moment passa, et je recommençai à respirer normalement.

​C'était la catastrophe. Ce scénario dura des jours, heureusement qu'il faisait beau.

​« Je jardine comme une petite vieille. »

​Mais je faisais ça depuis 2004, nous sommes en 2025. Rien n'a changé. « Ce n'est pas à cause de la retraite que tu jardines. » Ouais, ouais, c'est ça, et je reprenais mes sécateurs pour couper les branches.

​Puis, je me suis mise à arracher la mauvaise herbe. Il y en avait tant ! C'était aussi désastreux et sans fin que de ramasser les plateaux des passagers d'un Boeing 777. La tâche m'a submergée.

​Puis j'étouffais à nouveau.

​Je ne respirais plus.

​Non, ce n'est pas vrai, j'allais devenir une bonne femme qui tricote toute la journée !

​Oh non, quelle horreur ! Je ne voulais pas avoir cette image !

​Et pourtant, ma meilleure amie à la retraite adore ça, elle s'y plaît.

​Mais pas moi, je ne pourrai jamais m'y plaire, à la retraite.

​Je prenais quelques bouffées de ma Ventoline... Et oui, j'avais une pompe. Quelle horreur.

​Puis je retournais dans le jardin. Il y avait tant à faire. Le fardeau m'écrasait. Je voulais repartir en avion avec 450 passagers entassés dans une carlingue, à quatre pattes par terre à ramasser des déchets. Oh non.

​Non.

​Non.

​Non.

​J'étais bien ici, mais je n'allais pas rester collée ici, au fin fond de la forêt, à ne plus partir à tout jamais. Je n'en aurais plus la force ou le courage.

​Toutes ces idées me rendaient folle, et c'est comme ça que mes journées de retraite avaient commencé.

​La vie sédentaire qui s'annonçait pour moi à tout jamais était comme si je venais de frapper un mur de ciment à 100 à l'heure.

​Puis, un matin, sur Twitter, il y avait quelque chose de bizarre : un message ! Mais jamais de la vie je ne recevais de messages privés ! C'était étrange.

​(Au fait, j'en avais déjà eu d'un grand professeur universitaire lorsque j'avais essayé de comprendre, quand j'avais été malade avec le « H1N1 maladie encore cachée en2010» ; j'avais essayé de rejoindre les plus grands dans ce domaine, et c'est comme ça que j'étais devenue accro à Twitter.)



​Bref, ce matin-là, je me suis resservi une autre tasse de café.

​J'avais un moment de joie, il fallait bien le prolonger.

​&...« L'attente est finie, mais le moteur tourne encore / Du tarmac de Mont-Joli à la douceur des jours. »


​Je pense que je vais enfin prendre une décision quant à l'expéditeur de ce message. 

Merde !

Le cellulaire se mit à sonner. C'était ma bonne vieille amie à la retraite qui tricote. 

Oh non, quelle horreur ! 

Elle va vouloir que je fasse partie des tricoteuses de 2025. Je ne suis vraiment pas prête pour ça.

No comments:

Post a Comment